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du bout de l'île
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11 mars 2012

une de ces fables qu'on apprend pas forcément sur les bancs de l'école... ou comment peut-on faire la morale et être misogyne...


Les femmes et le secret

 
Visiblement cette fable n'a pas été lue sur beaucoup de bancs d'école: la voici donc, avec quelques petits commentaires et un grand merci à ce prof de français qui m'a tant appris

Rien ne pèse tant qu'un secret 
1 Le porter loin est difficile aux Dames :
Et je sais même sur ce fait 
2 Bon nombre d'hommes qui sont femmes. 
Pour éprouver la sienne un mari s'écria 

La nuit étant près d'elle : O dieux ! qu'est-ce cela ? 
Je n'en puis plus; on me déchire; 
Quoi j'accouche d'un oeuf ! - D'un oeuf ? - Oui, le voilà 
Frais et nouveau pondu. Gardez bien de le dire : 
On m'appellerait poule. Enfin n'en parlez pas. 
3 La femme neuve sur ce cas, 
Ainsi que sur mainte autre affaire, 
Crut la chose,
et promit ses grands dieux de se taire. 

Mais ce serment s'évanouit 
Avec les ombres de la nuit. 
3 L'épouse indiscrète et peu fine, 
Sort du lit quand le jour fut à peine levé : 

Et de courir chez sa voisine. 
4 Ma commère, dit-elle, un cas est arrivé : 
5 N'en dites rien surtout, car vous me feriez battre. 
Mon mari vient de pondre un oeuf gros comme quatre. 

Au nom de Dieu gardez-vous bien 
D'aller publier ce mystère. 
6 - Vous moquez-vous ? dit l'autre : Ah ! vous ne savez guère 
Quelle je suis.
Allez, ne craignez rien. 

4 La femme du pondeur s'en retourne chez elle. 
L'autre grille déjà de conter la nouvelle : 
Elle va la répandre en plus de dix endroits. 
Au lieu d'un oeuf elle en dit trois. 
Ce n'est pas encore tout, car une autre commère 
En dit quatre, et raconte à l'oreille le fait, 
Précaution peu nécessaire, 
Car ce n'était plus un secret. 
Comme le nombre d'oeufs, grâce à la renommée, 
De bouche en bouche allait croissant, 
Avant la fin de la journée 
7 Ils se montaient à plus d'un cent.

1) Allez hop! pour une fois la morale n'est pas à la fin: on sait donc déjà de quoi Jean de la Fontaine va nous parler cette fois-ci! Pas de corbeau ni d'agneau mais semble-t-il, d'un animal aussi bête (?): les femmes. Elles ne savent pas garder un secret: un homme s'en va nous le prouver. Une preuve par cent (oeufs) d'ailleurs. 

2) On ne peut pas donc, faire confiance aux femmes. Et je ne sais pas si c'est vraiment réconfortant mais il semblerait même, aux dires de La Fontaine que certains hommes sont sur ce plan, aussi peu fiables, que toutes les femmes.

3) Le test aurait pu être simple: on confie un secret plausible à une femme et hop! on vérifie à la fin de la journée. Mais non, il nous faut en plus de l'absurde! Car non seulement la femme ne gardera pas le secret bien longtemps mais en plus "neuve sur ce cas et sur mainte autre affaire" elle croit n'importe quoi. Et hélas, oser avancer que c'est parce qu'elle a une totale confiance en son mari ne sauve pas du tout la mise... "peu fine" l'épouse..

4) La commère ici, n'est pas ce que l'on croit: "la commère" dans l'écrit de La Fontaine est un terme d'amitié donné notamment entre voisins. Reste qu'on sait ce qu'il a donné par la suite.. Compère nom commun masculin, n'a jamais donné cette connotation négative et ... féminine. Alors que le mot "pondeur" vient peut-être d'être inventé. Quel précurseur (nom commun seulement masculin)

5) Ah tiens? La femme peut-être battue par son mari.. Mais là n'est pas notre propos: détail, passons! Le mot est là peut être pour la rime?

6) Ah Monsieur de La Fontaine! Chapeau bas! quel talent que de faire dire à cette voisine, une phrase qui de par son ambiguité rassure la femme du pondeur là où elle devrait s'inquiéter et où tout laisse présager le pire!

7) Notez ici que la fable aurait pu être écrite pour nous faire la morale contre la rumeur, ce grand fléau qu'Internet a su si bien amplifier au delà de la portée du bouche à oreille... Mais non, que la rumeur se répande n'est pas grave: le problème c'est les femmes...

Et on n'a pas besoin d'un grand scientifique pour nous le démontrer: un mari suffit.


Et vous auriez-voulu que je laisse un commentaire le 8 mars? Quelle blague!



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Commentaires
J
Où comment n'avoir rien compris du poème (Si aujourd'hui c'est la journée de la femme, c'est un pur hasard)
Répondre
"
Je note la dernière phrase du chapitre 7 :<br /> <br /> <br /> <br /> "le problème c'est les femmes..."<br /> <br /> <br /> <br /> Je n'en dirai pas plus ^^
Répondre
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